[Aurel] Mami Wata

Aurel Yahouedeou, Mamiwata, 90*60cm, dessin digital, 2020, numéroté de 1 à 10.

LES INSPIRATIONS DE L’ŒUVRE

Entre les rochers et les vagues de la mer s’est posée une sirène. Derrière elle, on aperçoit un arc-en ciel aux couleurs vives. 

 C’est ainsi qu’Aurel Yahouedeou représente la divinité Mami Wata. 

La présence de l’arc-en-ciel dans le décor laisse penser que l’artiste souhaite mettre en évidence aussi bien la déesse  Mami Wata, que sa rivale Aido Hwèdo encore appelé “Serpent arc- en-ciel)

Mami Wata est une divinité aquatique du culte Vaudou, qu’on pratique essentiellement pour devenir riche et célèbre. Les voeux qu’on lui adresse sont souvent de devenir riche.

C’est la seule divinité africaine vénérée dans une zone géographique étendue qui rassemble des cultures et des peuples aussi divers que variés tels que  les Igbo du Nigeria, les Ewé du Bénin et du Togo, les Bamiléké du Cameroun et les Kongo

Dans la diaspora, elle est connue sous le nom de Watramama au Suriname et en Guyane; Mamadjo à Grenade; Yemanya / Yemaya au Brésil et à Cuba; La Sirène, Erzulie et Simbi en Haïti; Lamanté en Martinique ; Maman de l’eau en Guadeloupe.

Elle symbolise aussi bien la mère nourricière que la mère destructrice.

Elle serait apparue au XVIeme siècle sur les bords du fleuve Niger (sous la forme d'une nymphe) et règnerait d’une main de maître sur les eaux. Mami wata n'est pas une adaptation de l'anglais comme on le croit parfois. Dans la langue mina qui est parlée au Sud du Togo et du Benin, « Amuiê » veut dire serrer, « Ata » veut dire la/les jambes. 

Après les rituels dédiés à la déesse des eaux pour la fécondité de la femme et dont la principale demeure est l'Océan, le maître (Hougan) ou la maîtresse (Mambo) de cérémonie lui demande de répéter : «Mamui Ata» ce qui veut dire : « je serre les jambes » afin de garder pendant un moment ce que la Déesse a ensemencé.

 Avec le temps, on nomma la déesse « Amuia Ata » et avec les déformations phonétiques successives le nom « Mamui Ata » serait devenu « Mami Wata ». A l’origine, Mamiwata serait la déesse de l’eau douce et elle serait devenu la déesse de la mer avec l’arrivé de la « traite des noires ». C’est durant ces pénibles traversées vers le Brésil ou Haïti que Mamiwata aurait joué un rôle bien maigre de consolatrice, le dernier refuge spirituel…  Depuis cette époque on lui attribue de diriger les âmes perdues en mer vers le rivage africain.

 Elle est souvent représentée sous les traits d'une sirène mi-femme mi-poisson ou mi-femme mi-serpent.